jeudi 1 février 2007

Sortie en famille accompagné de ma colopathie

Hier était un jour synonyme de joie et de bonne humeur. En effet, il était prévu depuis longue date que ma petite famille et moi même devions passer la journée et la soirée à Liège pour voir la famille et présenter notre fils à ceux qui n'ont pu faire le déplacement.

Au petit matin, je regarde dehors et je constate avec sourire que le temps est doux, avec quelques rayons de soleil. Ça commence bien.
Je me lève la peur au ventre. Peur d'avoir une crise.
Je sais que nous avons plus d'une heure de route devant nous et surtout un timing à respecter. C'est pourquoi, je file au wc afin de vider mes intestins avant même qu'un mal de ventre face son entré.
Rien.
Bon surtout, ne pas stresser à cause de ça: "Va plutôt t'habiller et après, tu réessayes".
Ce que je fais, mais toujours rien.

Le temps pressant, je me résous à quitter mon trône pour prendre le volant et commencer cette belle journée.

Arrivé sur place, on prends le temps de souper, léger pour moi, et on se dirige dans le centre de la ville pour profité du dernier jour des soldes.
Une après midi fort agréable s'en est suivie d'autant plus que mon ventre s'est totalement fait oublier. Que du bonheur.

Nous rentrons chez notre hôte récupérer quelques affaires avant de partir dîner dans le reste de la famille. Aucune douleur à l'horizon, mais je préfère quand même prendre quelques instants pour aller au wc.

Ensuite direction Visé pour le reste de la soirée.
L'heure de table approche lorsque je ressent un petit rappel de ma "copine" la colopathie.
C'est pourquoi je prends directement deux Buscopan.

Je mange, encore une fois, léger pour ne pas trop charger mes intestins, malheureusement, cela ne suffira pas.
En effet, quelques minutes après le repas je sens mon ventre en ébullition, prêt à tonner tel les canons d'un champs de bataille.
C'est le moment décisif, la guerre entre mes intestins à éclaté.
Je les ressent se tirer les uns sur les autres, c'est une véritable dictature qui est entrain de s'installer. Le Colopathe impitoyable règne en maître sur mon système digestif.

J'ai sauté entre deux conversations dans le couloir pour, dare-dare, rejoindre mes tranchées, les wc.
Sans perdre plus de temps, je reprends des munitions, 4 Buscopan. En temps de guerre il ne faut pas lésiner.
Et j'attends, j'espère, je dédramatise et essaye de me persuader que rien de tout ceci n'est réel.

Mon fils choisi justement ce moment là pour faire une démonstration improvisée de ses deux magnifiques poumons. Du baryton à coup sûr.
Et sa maman qui vient me chercher (après avoir demandé à tous où j'étais) pour me demander si je peux essayer de calmer petit bout. Elle n'y arrive pas.

Mon fils passe avant tout et donc, je quitte les tranchées pour faire front à l'ennemi qui perd un petit peu de terrain, ouf.

Je prends mon Ange en bras, le rassure et essaye de comprendre pourquoi il n'est pas content.
Évidement, mon dictateur de service n'a pas dit son dernier mot et c'est justement à ce moment précis qu'il choisi de m'envoyer ses troupes d'élites.

En dernier recours, je tente une ultime manoeuvre pour gagner cette bataille. J'ai alors pensé au message d'une alliée qui lutte aussi contre la colopathie fonctionnelle. Elle me disait qu'elle allait mieux suite à un traitement à base d'anti diarrhée.
Mes dernières cartouches, 2 Imodium Instant.

Quelques instants après, je constate avec joie que j'ai gagné!
Je ne sais trop comment, peut-être le mélange des 6 Buscopan et des 2 Imodium, mais le résultat est là, j'ai pu terminer la soirée sans soucis et avec le sourire.

Ça été dur, mais j'ai réussi. Ma femme était heureuse d'avoir vu sa famille et mon fils s'est endormi comme un ange de retour à la maison. Quant à moi, ma nuit fut excellente.

Pietro


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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour pietro,

Sache tout d'abord que je trouve ton bloc très instructif mais aussi que tu évolues sur le bon chemin avec la maladie.

En effet, selon moi, c'est toi qui dirige ton corps et non l'inverse!
je sais que ce n'ai pas toujours évident...

Mais ta sortie à Liège est une vraie vengeance sur toutes ces années de défi permanent avec ton corps.

Ma situation est très différente mais je te comprends, car moi c'est mon fiancé qui subit toutes ces souffrances mentale et physique.

C'est aussi un combat quotidien pour ma par, car il est déjà arrivé que nous programmons des choses et que tout tombe a l'eau car ses douleurs le paralyse sur les wc.

Ma réaction est souvent positive.

Je le soutien le plus possible mais ce n'ai pas toujours évident car je ne comprends pas sa douleur. Parfois, j'ai des réactions très désagréable envers lui...

Après, je culpabilise d'avoir agit de cette façon.

Sa douleur dirige une grande partie de notre vie.

J'ai du mal à comprendre ce qu'il ressent.

Pourrais-tu me donner deux, trois conseils sur les façons d'agir ?

Merci et courage.

Sophie

Pietro de Fazio a dit…

Bonjour Sophie,

Merci pour ton message, cela fait toujours plaisirs de recevoir des encouragements.

Je me doute que ta situation ne dois pas être rose, voir celui qu'on aime souffrir n'est pas agréable et je sais qu'on se sent souvent impuissant.

Tu me demandes des conseils sur la démarche à suivre, seulement, je crois que le meilleur que je puisse te donner est d'avoir pour toi mais aussi pour ton fiancé, beaucoup de courage.
En effet, le courage permet d'aller de l'avant, d'essayer de se fixer des buts et de les tenir.

Une chose importante selon moi est qu'il ne faut pas faire culpabiliser ton compagnon, il se fait du tord suffisamment tout seul. Donc si des projets tombent à l'eau à la dernière minutes suite à son ventre, montre lui que tu n'es pas fâchée sur lui, et que tu sais que si il annule les projets, c'est qu'il sent que ce ne sera pas possible d'y faire face pour son ventre.

N'oublie pas, qu'il y a les douleurs liés aux maux de ventre, mais il y a aussi l'attente sur les wc pendant laquelle on pense beaucoup, on se mets en question, on s'en veut...

Tout ceci n'est pas facile, pour personne, mais je suis sûr que le courage est le meilleur allié pour envisager la victoire.

En attendant, je vous souhaite beaucoup de bonnes choses à toi et ton compagnon.

Pietro

Anonyme a dit…

Tout d'abord merci pour ta réponse, elle ma permis de comprendre beaucoup de chose (ainsi que ton blog).

Ce que je n'accepte pas c'est que quelque chose puisse contrôler notre vie sans que l'on puisse nous même la contrôler!

Je suis très rarement malade et n'arrive pas a me mettre dans sa peau et imaginer la douleurs comme il me le demande souvent c'est impossible pour moi!

Je vais en choquer plusieurs mais pour être honnête avec toi je suis obligé de le dire :

"Parfois , je me dis que toutes ses douleurs sont dans sa tête et quelles sont nourrie par sont stress quotidien"

Alors quand une crise arrive pour définir ci elle est physique ou mentale, je lui demande si il y a quelque chose qui le tracasse ce qui me permet de le réconforter dans ses craintes ou solutionner un autre problème et j'ai l'impression que la crise passe plus vite car son mentale à changer et il a pu se positionner ou tout simplement en parler!

Quand, il me dit que tout vas bien, je suis bien obliger d'admettre que sa douleur est sans raison!

Ce qui est important de savoir c'est que je n'accepte pas sa maladie car pour moi accepter c'est lui permettre de gagner!

Cela fait longtemps que nous somme ensemble et sa maladie ne lui permet pas de vivre sa vie comme il le souhaite donc il a du mal a s'épanouir .
Pour moi ,elle l'enferme dans une prison de douleur , d 'obligation , de stress (quel dictature interne)...

On vis dans un pays libre et je voudrais lui montrer le chemin , lui donner la clef de sa prison...

Vous qui me lisez donner moi votre avis sur les façons dont je peux l'aider.

Merci a vous
Sophie